Oui, je sais, tu vas me dire que le couscous, ça prend du temps et c’est plein de légumes.
Mais le couscous, c’est la vie.
Ne l’oublie ja-mais.
Tu dois aussi te demander pourquoi je te tutoie.
Je n’en sais rien. Cherche pas.
Tu n’as jamais osé faire du couscous, parce qu’il y a toujours quelqu’un dans ton entourage pour t’expliquer que sa mère ou sa belle-soeur ou son mari fait le meilleur couscous du monde.
Du coup, tu est un peu complexé(e).
Il est temps de te jeter à l’eau.
Pour ma part, j’ai décidé de faire le couscous juste à l’agneau, parce que j’en ai eu subitement assez de mettre du cheval boeuf dedans.
Donc, voilà les ingrédients, pour 8 personnes grosso modo (voire plus) :
– 450 g d’épaule d’agneau sans os (ton boucher se fera un plaisir de la couper en 3 morceaux)
– 1 bel oignon
– 1 à 2 poignées de pois-chiches (évite les pois-chiches en boîte, sois meugnon) à faire tremper la veille au soir (ou le matin de bonne heure si tu as des enfants en bas-âge)
– 5 carottes
– 3 courgettes (ou 4 si tu aimes vraiment ça)
– 4 navets pas trop gros
– 2 branches de céleri
– 1 pomme de terre (eh ouais, chez moi, on met une patate dedans)
– 1 boîte de tomates entières pelées (bio si possible, je suis snob)
– épices à couscous (de bonne facture, sois gentil, pas du mélange de vieille poussière frelatée au vague goût oriental)
– cannelle
– sel, poivre
– huile d’olive
Tu dégaines aussi ton auto-cuiseur (de mon temps, on appelait ça une cocotte-minute), sauf si tu as une demi-journée devant toi et ta cuiller en bois.
Tu commences par le plus pénible : l’épluchage des légumes.
Tu épluches carottes, navets, pomme de terre. Tu enlèves les gros fils des branches de céleri.
Tu coupes les courgettes en 2, puis encore en 2 (dans le sens de la longueur, hein) et tu fais des tronçons de 1 à 2 cm.
Tu me laves tout ça,en gardant les courgettes à part, parce que tu vas les mettre à la fin.
Tu coupes les carottes en rondelles épaisses (1 à 2 cm aussi), le céleri en tronçons de 2 cm (environ, ne chipote pas trop non plus), les navets et la pomme de terre en morceaux (pas trop petits).
Tu épluches l’oignon et tu le coupes en 2.
Tu as fait le plus difficile, jeune padawan. Pour ma part, l’épluchage, montre en main, me prend une mi-temps de Clasico, soit très exactement 15 mn.
Tu mets de l’huile d’olive au fond de ta cocotte et tu allumes le gaz, un feu moyen-vif. Tu y mets la viande, l’oignon et la pomme de terre et c’est parti mon kiki.
Agade, au début, c’est tout tranquille, comme sur la photo.
Tu fais fristouiller tout ça, jusqu’à ce que la viande soit bien dorée, n’hésite pas.
Ensuite, tu prélèves une tomate dans la boîboîte et tu la mets dans la cocotte. Continue le fristouillage en remuant à la cuiller en bois pendant 5 à 10 mn.
Tu ajoutes ensuite les épices à couscous (1 bonne cuiller à café), de la cannelle (1/2 cuiller à café), tu sales et tu poivres.
Tu laisses encore cuire 5 mn.
Tu ajoutes ensuite tous les légumes, y compris les tomates en boîte avec leur jus, SAUF les courgettes. Tu couvres d’eau. Tu assaisonnes à nouveau, tu peux goûter pour voir si ça te convient. Ajoute du gros sel, une cuiller à café environ.
Tu fermes ta cocotte. Pour ma part, je laisse cuire 25 mn. Mais tout dépend de ta cocotte, jeune padawan.
Une fois les 25 mn écoulées, tu ajoutes les courgettes, remue bien, histoire de ne pas avoir toutes les courgettes au-dessus. Referme ta cocotte et laisse cuire 5-6 mn (là encore, regarde le mode d’emploi de ta cocotte).
Et voilà, l’essentiel est fait.
Tu n’as plus qu’à faire ta semoule en suivant le mode d’emploi du paquet : pour agrémenter son goût, je te conseille (vivement) d’utiliser un mélange eau + bouillon du couscous et d’ajouter des épices à couscous et de la cannelle.
Tu peux, à la place des tomates pelées en boîte, mettre des quartiers de tomates de chez Picard (garantis sans cheval) ou, lorsque c’est la saison, des tomates fraîches dont tu auras enlevé la peau après les avoir plongées quelques minutes dans l’eau bouillante.
Tu sers, tu peux faire des merguez et des brochettes si ça te chante, nous, on le mange comme ça.
Et par pitié, ne viens pas me parler de couscous au poisson, où je te pète les dents. Et ne viens pas non plus me dire que tu préfère avec des poivrons et des aubergines, et sans les autres légumes : dans ce cas, fais une ratatouille.
Alors, toujours la frousse ?
Viens m’en parler si tu veux.
Sache enfin qu’il vaut mieux le préparer la veille. Si l’on en croit l’adage familial, « le couscous est toujours meilleur le lendemain ». C’est foutrement vrai.
Oh lala ça donne sacrément envie !
C’est pas humain, j’ai faim maintenant.
En revanche, « Tu n’as plus qu’à faire ta semoule en suivant le mode d’emploi du paquet », souvent ça veut dire mettre de l’eau bouillante sur de la semoule et faire gonfler 5 min… 🙁
Mais bon, à moins d’avoir un week-end devant soi, on n’a généralement pas le temps de faire gonfler le grain dans de l’eau froide toute la nuit…
Si par bonheur on dispose chez soi d’un vrai couscoussier, alors on peut faire cuire la semoule en la disposant dans le panier à trous-trous pendant que le bouillon et tout le toutim cuisent en dessous. Elle est évidemment meilleure cuite ainsi, plus goûtue, plus aérienne, etc. Sinon, il faut se rabattre sur la cuisson rapide de Mme Tipiak ou de Mme Ferrerro. C’est moins bon, j’en conviens…